Conseil de Communauté Urbaine du 27 octobre 2006
Monsieur le Président, chers collègues,
Depuis l’intervention du Président de la République du 15 février dernier, annonçant le rapatriement de la coque du Clemenceau à Brest, j’ai indiqué clairement et avec beaucoup d’enthousiasme que ce retour était une réelle opportunité que notre ville devait saisir.
Je l’ai dit et répété en de nombreuses occasions : il ne faut pas laisser passer l’occasion de créer dans notre port, une filière de déconstruction de navires en fin de vie.
J’ai également martelé à plusieurs reprises qu’il nous faudrait plus que quelques timides déclarations de circonstance pour imposer notre candidature face à celles qui se déclarent ou ne manqueront pas de le faire à l’avenir, que ce soit en France avec par exemple Le Havre, Dunkerque ou Saint-Nazaire, ou même et cela est autrement plus pénalisant pour nous dans un autre port européen !
Notre sentiment, celui de votre opposition comme celui d’une partie de votre majorité communautaire et celui de très nombreux Brestois, c’est qu’il nous faut porter ce dossier tous ensemble au plus haut niveau. Et vite ! Car, pendant que nous perdons du temps à nous interroger sur des considérations mineures au regard de l’importance du dossier pour notre bassin d’emploi, d’autres candidatures plus volontaires peuvent être retenues à notre place. Car nous le savons aujourd’hui, aucun navire militaire français désarmé ne pourra être démantelé hors des frontières de l’Europe, j’ai bien dit de l’Europe, et pas de la France !
Notre ville possède les compétences humaines et les capacités industrielles pour pouvoir s’affirmer comme le candidat le plus sérieux à la mise en oeuvre de cette filière. J’ai insisté pour dire qu’il ne fallait donc plus tergiverser et manifester clairement et officiellement notre volonté. Il est du devoir de Brest Métropole Océane de fédérer toutes les parties prenantes à ce dossier et de prendre les choses en mains afin de permettre à toutes les acteurs de se retrouver pour porter collectivement le dossier, qu’ils soient élus politiques de toutes tendances, représentants de chambres consulaires, organisations professionnelles, entreprises candidates potentielles à ce travail de déconstruction,…
Tout cela, nous l’avons dit publiquement et à plusieurs reprises. Voilà pourquoi, si aujourd’hui nous ne pouvons que nous féliciter du vœu présenté, nous sommes un peu sur notre faim. Nous aurions aimé que cela se fasse beaucoup plus tôt pour avoir d’ores et déjà aujourd’hui une avance sur nos autres concurrents qui n’ont pas manqué de se manifester.
Oui, il est indispensable que notre Communauté Urbaine s’affirme comme le porte voix d’une population qui souhaite que les compétences de ses entreprises dans le domaine de la construction et de la réparation navale soient reconnues par l’Etat français et ses partenaires européens dans le démantèlement des navires en fin de vie.
Mais contrairement à ce que vous sous-entendez dans votre vœu, le gouvernement a été très clair sur ce sujet. Lors de la réunion de la Commission Locale d’Information et de Concertation du 12 mai dernier à la Sous-Préfecture de Brest, à laquelle nous avons assisté vous et moi, notre Ministre de la Défense a indiqué, je la cite » qu’elle était décidée a créer cette filière de démantèlement de navires en fin de vie, puisque la nécessité de celle-ci est clairement apparue aux yeux de tous ». La volonté du gouvernement est réelle et ce n’est pas en feignant de l’ignorer que nous réussirons à convaincre l’Etat des capacités de Brest.
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