Vendredi 27 avril.
Je ne sais pas si tous ceux qui sont présents dans cette salle du Conseil ont fait la part des choses dans les propos tenus à l’instant par le Maire de Plouzané. En ce qui me concerne, j'avoue que je suis un peu perdu. Car, dans le cadre des nombreuses fonctions qui sont les siennes, le double discours de notre collègue est assez difficile à suivre. J’ai bien compris qu'en tant que rapporteur de la délibération, il intervenait comme Vice Président délégué de BMO, pour le compte du Président socialiste de notre Communauté Urbaine.
Mais comme dans la foulée de son intervention, il s’est répondu aussitôt à lui-même comme Maire UDF de sa commune pour contester à ce titre là ce qu’il venait de dire, j'ai du mal à suivre. De plus, pour corser le tout, il a indiqué en outre qu'es qualité de Président du Comité de Pilotage, il ne pouvait pas cautionner les résultats du dit comité ( ! ). Je rends les armes et me rends à l’évidence : je ne sais pas si je dois m’adresser à Docteur Yves ou à Mister Pagès !
Mais avant d’aborder le fond du dossier, permettez-moi tout d’abord de me réjouir. En effet, vous avez tenu compte de la modification que j’ai proposée en commission vendredi dernier. La modification sur la rédaction du préalable de ce bordereau était nécessaire. A première vue, elle peut ne pas paraître importante. Mais croyez-moi, elle a le mérite de permettre de mieux comprendre une grande partie des disfonctionnements dans la gestion de ce dossier par Yves Pages.En effet, une partie de mon intervention est liée à ce fameux Comité de Pilotage qui a été crée lors du Conseil du 27 octobre dernier. Je dis bien « créé » et non pas constitué comme cela apparaissait dans l’introduction de la 1ère mouture de la délibération que nous sommes appelés à voter aujourd’hui.
Car de quoi s’agit-il en fait ? Tout simplement, et j’insiste sur ce point, votre opposition, dans sa totalité, a voté la création de ce Comité. Il suffit de se reporter au compte-rendu de la réunion du Conseil d’octobre dernier. Et pourtant, aucun des Présidents de groupes politiques de cette même opposition n’a jamais été associée à la constitution ou à la composition du dit Comité. Et cela, alors même que d’ordinaire, selon les usages en vigueur dans cette assemblée comme au Conseil Municipal de Brest, lorsque l’opposition est invitée à participer à ce type de structure, nous avons l’habitude de vous proposez nous-même notre représentant.
Cet usage n’a pas été respecté dans la constitution de ce Comité de Pilotage. En effet, notre représentant a été purement et simplement désigné sans que nous n’ayons été consulté. Je n’ai jamais caché à votre Vice-président Délégué aux grands équipements que la méthode qu’il a employée n’était pas acceptable. Je tiens à le redire officiellement aujourd’hui. Il n’a pas à choisir à notre place, ni même à nous imposer un choix fait sur les seuls critères qui lui conviendraient personnellement ou peut-être politiquement. Je le dis avec fermeté.
Il faut que notre collègue Pagès comprenne qu’en tant que représentant de la majorité présidentielle, il n’a pas à dicter à l’opposition sa conduite. Dans sa fonction de vice-président délégué, le Maire de Plouzané représente la majorité du Président, il ne représente pas sa commune.
A ce propos, je tiens à vous signaler qu’il existe une réelle confusion dans la gestion de ce dossier. En effet, nous avons un Président de Comité de Pilotage qui a déclaré publiquement lors d’une conférence de presse tenue en votre absence le 9 mars dernier, que le meilleur choix pour la localisation du futur Palais de Sports était un site se trouvant sur la commune de Plouzané. Dans le même temps, ce Président de Comité de Pilotage est le maire de Plouzané.
Je ne dis pas cela pour mettre en cause, sous quelque forme que ce soit, l’honnêteté intellectuelle de M. Pagès. Je dis cela car nous sommes nombreux à penser que la confusion des genres n’est pas souhaitable et qu’en acceptant cela sans rien dire, nous prêtons le flanc à tous ceux qui mettent en évidence le fait que M. Pagès soit juge et partie dans cette affaire.
Ceci étant dit, je reviens sur la question que vous nous posez dans cette délibération : sommes-nous favorable pour l’implantation du futur Palais des Sports sur le site du Polygone ? Sachant que cette proposition a été préférée à celle défendue par M. Pagès, celui-ci préférant le site de Kérarbalec à Plouzané.
Il est bon de rappeler le résultat du vote des membres du Comité de Pilotage : 4 voix pour le Polygone, 2 voix pour Kérarbalec, et 1 abstention. Ce n’est faire injure à M. Labbat que de signaler qu’il est celui qui s’est abstenu, mais en cela il est logique avec lui-même puisque, comme ses collègues de Plougastel, de Guipavas, du Relecq et de Bohars, il s’était déjà abstenu lors du vote du 27 octobre lorsqu’il s’est agit de décider de la construction de l’équipement sur le territoire communautaire.
Et bien, soyons sans ambiguïté, pour toutes les raisons évidentes que je rappelle depuis des semaines, je soutiens avec beaucoup de convictions la construction sur le site du polygone :
Equilibre dans l’aménagement du territoire communautaire, coût du foncier nul, projet économe en espace, procédure simplifié dans les modifications du PLU, délais plus courts pour la réalisation de l’équipement, économies réelles puisqu’on n’aura pas recours à une dépense non négligeable pour le prolongement d’un hypothétique tramway que dans l’opposition nous ne souhaitons pas.
La question n’est pas celle de savoir si le site du Polygone est le choix de la ville centre contre les autres communes de la Communauté Urbaine.
La question n'est pas non plus de savoir si c'est un projet de gauche auquel devrait s’opposer la droite.
La question n'est pas, enfin, de savoir si ce projet doit être une énième confrontation entre la majorité présidentielle et son opposition.
La question est simple : le Polygone est-il le meilleur site pour implanter un équipement de dimension métropolitaine comme la salle de spectacles sportifs. La réponse est tout aussi simple : OUI.
En conclusion, le choix qui est fait aujourd’hui par la très grande majorité d’entre nous est sans aucun doute le choix de la raison et de l’intelligence. Parce qu’il tient compte d’un ensemble de critères objectifs, sans aucun autre souci que l’intérêt de nos concitoyens et le développement de notre agglomération. Et de cela, j'en suis convaincu.
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