« Il faut se mettre en ordre de marche très vite »
Les militants brestois de l'UMP ne désigneront pas leur chef de file pour les municipales avant l'été. Fortuné Pellicano le regrette. Pour lui, le programme devra, alors, être calé cet automne.
Vous rentrez tout juste du conseil national de l'UMP. Il s'est tenu, samedi, à Paris. Y a-t-on parlé des municipales ?
C'était une réunion importante pour changer nos statuts. Avant, l'UMP avait un président, Nicolas Sarkozy. Désormais, le parti est dirigé collégialement, avec Patrick Devedjian comme secrétaire général, associé à deux secrétaires généraux adjoints. Jean-Claude Gaudin, Pierre Méhaignerie et Jean-Pierre Raffarin auront un rôle important à jouer également. Quant à Nicolas Sarkozy, il reste le président moral. Non, il n'a pas été question des municipales à ce conseil national.
Les statuts n'ont donc pas été changés pour permettre aux militants de désigner, eux-mêmes, leur candidat aux municipales. Une procédure que vous appeliez pourtant de vos voeux, lors de la présentation de votre candidature le 19 juin.
Je suis quelqu'un de légaliste. Il y a des règles régissant ma famille politique. Je les accepte et les applique. Ces statuts ne prévoient pas d'investiture donnée par les militants. Dont acte. J'espère, toutefois, qu'on fera évoluer ces textes un jour.
Mon idée, que j'ai formulée le 19 juin, était d'inciter les militants à donner une indication à la commission nationale d'investiture de l'UMP, instance qui désignera les candidats aux municipales. La consultation des Brestois, que je réclamais avant l'été, ne se fera pas. Cette proposition a, toutefois, été bien accueillie à la base. Pas par quelques élus, effectivement.
Ces derniers - Benoît de Cadenet, Claudine Péron, Jean-Pierre Rieux (Ouest-France du 28 juin) - souhaitent qu'un programme soit d'abord établi, avant de désigner la tête de liste. Qu'en pensez-vous ?
Nous sortons de 18 ans d'opposition. Depuis 1989, nous avons perdu deux élections municipales. Nous avions, pourtant, deux excellentes têtes de liste : Bertrand Cousin en 1995 et Yannick Marzin en 2001. À chaque fois, nos équipes ont été composées très tardivement. Quinze jours avant, en 1995. En 2001, de nombreux colistiers avaient claqué la porte quatre ou cinq semaines avant le premier tour. La gauche, de son côté, était en route depuis déjà six mois. Veut-on encore vivre cela ?
Faire un programme trop tardivement pose un vrai problème de lisibilité, de crédibilité, d'efficacité. C'est pour cela que dès le 19 juin, j'ai fait une proposition claire. Que celles et ceux qui veulent s'engager pour les municipales au sein de l'UMP le disent vite et exposent les grandes lignes de leur programme. À partir de cela, nous aurons une base de travail. Il faut se mettre en marche assez tôt.
C'est-à-dire ?
Il faut que pour l'automne, ou la fin de cette année au plus tard, ce programme soit calé. Il devra être élaboré collectivement. Nous serons, alors, suffisamment en avance pour expliquer nos propositions à la population. J'estime être capable de rassembler ma famille politique, de faire l'union. Je suis quelqu'un d'assidu, de présent, d'actif et de réactif pour répondre au programme des socialistes.
Propos recueillis par Yves-Marie ROBIN.
repris avec l'aimable autorisation de Ouest-France
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