Vendredi 30 mars.
Le Conseil municipal de Brest, réuni ce soir, a une nouvelle fois été le théâtre d’échanges nourris sur les machines à voter. Sur le dossier du vote électronique, l’adjoint à la Démocratie Locale a fustigé les choix de l’équipe majoritaire à laquelle il appartient. Cela pourrait ravir l’opposition dont je fais partie. Mais voilà, je suis convaincu que dans certains dossiers, il faut savoir aussi dépasser les clivages et privilégier l’intérêt de nos concitoyens. C’est soucieux de cela que j’ai indiqué notre attachement aux choix que notre collectivité a opéré en votant l’acquisition de machines à voter avant les scrutins de 2004.
En effet, notre ville a été la première en France à montrer la voie dans la simplification des opérations de vote. Et depuis lors, aucun incident ou problème technique n’est venu contredire la qualité technique du matériel que nous avons mis en fonction, après avoir reçu le feu vert du Ministère de l’Intérieur.
Tout serait donc parfait si les élus Vert de Brest ne s’obstinaient pas à remettre en cause ce qu’ils ont précédemment voté, et à priori pour des raisons politiques que je ne saisis pas. Ou plutôt si. Je pense qu’ils cherchent, à quelques semaines des élections présidentielles et législatives, et à quelques mois des municipales, à affirmer leur capacité de nuire dans le débat. Et peut-être même à montrer qu'ils peuvent être des interlocuteurs intransigeants dans les négociations électorales qui s'annoncent.
Tout cela serait bien évidemment insignifiant si les Brestois ne risquaient pas d’en pâtir. Car comment comprendre un tel revirement de positions des Verts alors que les élus de la ville ont voté à l’unanimité l’acquisition des machines en question ?
Je le dis clairement : l’attitude de l’adjoint à la démocratie locale devient insupportable. Il tente de faire croire qu’il y aurait des fraudeurs derrière chaque électeur et chaque assesseur de bureau de vote. Et pourquoi pas un fraudeur derrière chaque président ? Ce sous-entendu est inadmissible. Et remettre en cause la confidentialité et la régularité du vote n’est pas acceptable.
Bien sûr, des techniciens bien avisés pourront toujours argumenter. Je n’ai pas suffisamment de connaissances techniques pour dire si leurs arguments sont bons ou mauvais. Ce que je sais, c’est que l’agrément donné par le Ministère de l’Intérieur n’a certainement pas été donné à la légère.
Pour justifier mon adhésion au vote électronique, je pourrais m’étendre sur les économies de papier qui sont réelles. Ou même rappeler l’intérêt de ne pas avoir à mobiliser une dizaine d’électeurs par bureau de vote afin d'assurer le long dépouillement durant les longues soirées électorales que beaucoup d'électeurs préfèrent passer chez eux, devant la télé, pour connaître les résultats dès 20 h. Mais je ne le ferai pas, car tout cela est tellement évident.
Je crois au progrès, lorsque celui-ci est partagé et facilite la vie. La machine à voter ne me pose pas de problèmes. Bien au contraire, elle apporte beaucoup de solutions à une défection de plus en plus forte des citoyens sensés être présents pour assurer la régularité du vote dans les bureaux.